Développement
De 0 à 3 mois : émotions et sourire social
L’enfant est très réceptif aux voix, à la musique, au bruit de façon générale. Il est sensible aux variations rythmiques et d'intonation. Pendant les interactions avec le bébé, l’adulte communique par sa voix et ses intonations, non pas la signification linguistique des mots. Ce sont les sentiments et les émotions qui constituent le message. Le bébé, en retour, communique par des gazouillis, des vocalises, des pleurs, des cris, en fonction de ce qu’il ressent et ce qu’il veut exprimer. Ce langage est nécessaire à l’amorce de l’acquisition du langage. Vers 2 ou 3 mois, on observe l’apparition du sourire réponse, également appelé « sourire social ». Ce sourire est adressé en réponse à un sourire et incite les échanges. Il s'agit là d'un réel acte communicatif.
De 4 à 6 mois : compréhension contextuelle
C'est à cette période que l’attention conjointe va se mettre en place. Il en est de même pour la poursuite oculaire, l’attention et l’orientation aux bruits. En découle alors une meilleure compréhension contextuelle du langage. De ce fait, l’enfant va commencer à réagir à l’entente de son prénom. Il dialogue avec des gestes ou des mimiques, en face à face. L’enfant développe ses premières représentations avec la mise en place de routines et découpe alors le monde en catégories : catégorie d’objets et catégorie d’actions (qui ont un début, un déroulement, une fin et un effet).
De 7 à 12 mois : gestes déictiques
Dans cette période, l’enfant maîtrise le tour de rôle, la production et la reconnaissance des mimiques, le contact visuel en interaction avec un adulte familier. Il communique via des gestes (déictiques) à visés communicatives. Ces derniers donnent une information par « une direction du geste dans l’espace de gesticulation » (Kida, T. 2002). L’enfant est alors capable de refuser ou acquiescer de la tête, d’étendre le bras dans une direction spécifique pour formuler une demande, ainsi que pointer du doigt. La finalité de ces gestes s’inscrit dans un contexte spécifique puisque le référent ne peut être identifié que par rapport à ce même contexte. A ce stade, l’enfant comprend et s’adapte à son environnement. Le geste constitue un réel tremplin permettant à l’enfant d’entrer dans la communication verbale.
De 13 à 16 mois : gestes conventionnels
L’enfant est capable de faire des mouvements des mains, tels que « bravo », « au revoir… ». Ces gestes conventionnels sont des mouvements spontanés de communication. L’enfant utilise principalement les expressions faciales. Ces gestes et mimiques sont utilisés pour leur référence symbolique. Leur signification est stable quel que soit le contexte, contrairement aux gestes déictiques. Il met en place des combinaisons : geste déictique + mot. Par exemple, il va pointer du doigt vers un référent tout en prononçant le mot correspondant. Les gestes conventionnels sont une condition nécessaire à la mise en mots qui émergera plus tard (Bigouret, F ; Plaza, M. 2011).
De 16 à 20 mois : gestes instrumentaux
L’enfant fait semblant de téléphoner ou imite le poisson avec sa bouche. La majorité des gestes effectués sont associés à une vocalisation puis, par l'adulte, à un mot. Il utilise donc des gestes instrumentaux en parallèle du langage, ce qui renforce la communication.